Fille d’un tueur en série et sœur d’une meurtrière à 14 ans, Adeline est
devenue médecin, comme son père adoptif. Sa spécialité : la douleur,
qu’une anomalie génétique l’empêche pourtant de ressentir. C’est dans
son cabinet qu’elle rencontre l’inspectrice DD Warren, blessée à
l’épaule sur une scène de crime. Elle a été poussée dans l’escalier mais
n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé. Alors qu’elle se laisse
doucement séduire par les méthodes de sa thérapeute, DD Warren découvre
que les meurtres sur lesquels elle enquête, des jeunes femmes écorchées,
ressemblent étrangement à ceux commis par le père d’Adeline il y a plus
de vingt ans...
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Série :
Éditeur : Albin Michel
Date parution : 02/01/2019
Format : Ebook
Première page
Prologue
Un bébé dans un berceau, dans un arbre, tout en haut…
Le cadavre n’était plus là, mais l’odeur était restée. D.D. Warren, enquêtrice de la brigade criminelle de Boston, le savait d’expérience : ce genre de scène de crime peut puer pendant des semaines, sinon des mois. La police scientifique avait emporté le linge de lit, mais rien à faire, le sang vit sa vie. Il avait imbibé le placo, coulé derrière les plinthes, s’était accumulé entre les lames de parquet. Près de cinq litres circulaient autrefois dans les veines de Christine Ryan, vingt-huit ans. À présent, la majeure partie imbibait le matelas nu au milieu de cette chambre sinistre et grise.
Se balance au gré du vent…
La demande d’intervention était arrivée peu après neuf heures du matin. Midge Roberts, une bonne amie de Christine, s’inquiétait parce que la jeune femme ne répondait ni aux coups frappés à sa porte ni aux textos. Christine était pourtant une fille responsable. Elle n’avait pas de pannes d’oreiller, n’aurait jamais fugué avec un séduisant barman, n’aurait pas attrapé la grippe sans en avertir sa grande complice, qui passait tous les jours la chercher sur les coups de sept heures trente pour qu’elles fassent ensemble le trajet jusqu’à leur cabinet comptable.
Midge avait contacté d’autres amis. Partout, le même son de cloche : pas de nouvelles de Christine depuis le dîner de la veille. Cédant à son instinct, Midge avait fait venir le propriétaire, lequel avait finalement accepté d’ouvrir la porte.
Avant de vomir dans le couloir de l’étage à la suite de sa découverte.
Midge n’était pas montée. Elle était restée dans l’entrée de la petite maison. Comme elle l’avait expliqué à Phil, le coéquipier de D.D., elle savait déjà. D’instinct. Sans doute que, même à cette distance, elle avait senti les premiers relents, l’odeur du sang à moitié sec, reconnaissable entre toutes.
Un bébé dans un berceau…
À son arrivée, D.D. avait aussitôt été frappée par le caractère violemment contrasté de la scène. La jeune victime, couchée en étoile sur le lit, fixait le plafond de ses yeux bleus désormais sans vie. Une impression de sérénité se dégageait de son joli visage et ses cheveux châtains mi-longs formaient une masse soyeuse sur l’oreiller d’une blancheur éclatante.
Mais en dessous du cou…
La peau avait été décollée de la chair en fines lanières torsadées. D.D. avait déjà entendu parler de telles atrocités, mais à onze heures du matin ce jour-là, elle avait eu l’occasion de voir de ses propres yeux une jeune femme écorchée dans son lit. Une bouteille de champagne posée sur la table de chevet et une rose rouge en travers de l’abdomen sanglant.
À côté de la bouteille, Phil avait trouvé une paire de menottes. De celles qu’on peut se procurer dans les sex-shops haut de gamme, avec de la fourrure pour le confort. Entre ces menottes, le vin mousseux, la rose rouge…
Un rendez-vous galant qui avait mal tourné : c’était la théorie de Phil. Ou, vu le degré de violence, l’ultime vengeance d’un amant éconduit. Christine avait rompu avec un triste sire et celui-ci était revenu la veille au soir, histoire de montrer une fois pour toutes qui était le chef.
Chronique : Non
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