À la fin du XIX siècle, l'Empire du Milieu n'est plus que l'ombre de
lui-même. Soumise à des pressions occidentales, affaiblie par une
dynastie régnante plus préoccupée de son image que du bien-être de ses
sujets.La Chine bascule lentement aux mains des Européens.
Au sein de la Cité Interdite où tout n'est plus que masques et intrigues, Sourcil de paon, dame de cour mandchoue, est entrée au service de Joyau incomparable, une des concubines impériales.
Lorsqu'elle découvre un livre à l'écriture inconnue, et qu'il lui est bientôt dérobé, Sourcil de paon s'inquiète.
Elle serait bien plus alarmée si elle savait que ce texte mystérieux va entraîner la mort de Plusieurs personnes et un incendie mémorable au cœur de la Cité millénaire...
Auteur : Taiping Shangdi
Série
Éditeur : Labyrinthes
Date parution : 10/09/1997
Format : Papier
Première page
La ruelle était étroite, et l'un des porteurs fit tomber le bol de légumes qu'une main compatissante avait déposé sur le rebord de la cangue. Le condamné, la tête et les mains prisonnières du lourd carcan, la tête couverte d'un turban crasseux et le corps de plaies, regarda passer le palanquin. Les porteurs étaient souples et habiles, pressés aussi, et la chaise se faufilait, légère, au milieu de la foule des carrioles, des charrettes et des piétons. Bientôt, le brigand perdit le palanquin de vue. Sa nourriture lui était tombée pour partie sur les pieds, pour partie dans la boue, et ses membres roués de coups le faisaient souffrir. Peu lui importait : parce qu'il avait volé et été pris, jugé et condamné, demain, il serait décapité. Et, quand bien même aurait il parlé et livré les noms des commanditaires du crime, il n'en aurait pas moins été mis à mort pour l'assassinat de cette servante du Palais impérial...
Le palanquin poursuivit sa route dans l'échiquier des voies pékinoises tracées au cordeau. Tantôt, c'était une ruelle paisible, un alignement de petites maisons de briques grises, faites d'un simple rez de chaussée percé d'une porte de bois peinte en rouge, le toit bordé de chimères écailleuses. De loin en loin veillait un lion de pierre, à l'avant d'une courte volée de marches ; il annonçait la demeure d'un noble. Tantôt, c'était une artère commerçante, un désordre d'échoppes aux grandes inscriptions calligraphiées, aux devantures faites de poutres sculptées et peinturlurées, aux amas de marchandises entassées au bord de la chaussée, antiquités, bougies, livres, masques, paniers.
Le palanquin traversait un carrefour, passait sous un pailou grand portique de bois peints et sculpté, franchissait un pont de marbre blanc, bordé de balustres, comme courbé sous le poids des millénaires qui étaient ceux de la civilisation chinoise.
Lu : Oui
Chronique : Oui
Au sein de la Cité Interdite où tout n'est plus que masques et intrigues, Sourcil de paon, dame de cour mandchoue, est entrée au service de Joyau incomparable, une des concubines impériales.
Lorsqu'elle découvre un livre à l'écriture inconnue, et qu'il lui est bientôt dérobé, Sourcil de paon s'inquiète.
Elle serait bien plus alarmée si elle savait que ce texte mystérieux va entraîner la mort de Plusieurs personnes et un incendie mémorable au cœur de la Cité millénaire...
Auteur : Taiping Shangdi
Série
Éditeur : Labyrinthes
Date parution : 10/09/1997
Format : Papier
Première page
La ruelle était étroite, et l'un des porteurs fit tomber le bol de légumes qu'une main compatissante avait déposé sur le rebord de la cangue. Le condamné, la tête et les mains prisonnières du lourd carcan, la tête couverte d'un turban crasseux et le corps de plaies, regarda passer le palanquin. Les porteurs étaient souples et habiles, pressés aussi, et la chaise se faufilait, légère, au milieu de la foule des carrioles, des charrettes et des piétons. Bientôt, le brigand perdit le palanquin de vue. Sa nourriture lui était tombée pour partie sur les pieds, pour partie dans la boue, et ses membres roués de coups le faisaient souffrir. Peu lui importait : parce qu'il avait volé et été pris, jugé et condamné, demain, il serait décapité. Et, quand bien même aurait il parlé et livré les noms des commanditaires du crime, il n'en aurait pas moins été mis à mort pour l'assassinat de cette servante du Palais impérial...
Le palanquin poursuivit sa route dans l'échiquier des voies pékinoises tracées au cordeau. Tantôt, c'était une ruelle paisible, un alignement de petites maisons de briques grises, faites d'un simple rez de chaussée percé d'une porte de bois peinte en rouge, le toit bordé de chimères écailleuses. De loin en loin veillait un lion de pierre, à l'avant d'une courte volée de marches ; il annonçait la demeure d'un noble. Tantôt, c'était une artère commerçante, un désordre d'échoppes aux grandes inscriptions calligraphiées, aux devantures faites de poutres sculptées et peinturlurées, aux amas de marchandises entassées au bord de la chaussée, antiquités, bougies, livres, masques, paniers.
Le palanquin traversait un carrefour, passait sous un pailou grand portique de bois peints et sculpté, franchissait un pont de marbre blanc, bordé de balustres, comme courbé sous le poids des millénaires qui étaient ceux de la civilisation chinoise.
Lu : Oui
Chronique : Oui
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