Larguée (une fois de plus) par James Lacey, délaissée par son voisin en
qui elle mettait ses derniers espoirs, Agatha Raisin déclare la guerre
aux hommes en faisant voeu de chasteté... Jusqu'à sa rencontre avec le
tout nouveau et très sexy vicaire de Carsely, qui fait l'effet d'une
bombe au village : les femmes se bousculent à l'église. Quant à notre
Agatha, elle retrouve aussitôt la foi... Mais, damned !, voilà que le
corps sans vie du vicaire est découvert dans le bureau de l'église. Qui a
pu commettre ce geste sacrilège ? Le clergyman était-il trop beau pour
être honnête ? C'est ce que découvrira peut-être Agatha qui, sans le
savoir, vient d'ouvrir une véritable boîte de Pandore...
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Auteur : Marion Chesney Beaton
Série : Agatha Raisin enquête Tome 13
Éditeur : Albin Michel
Date parution : 31/10/2018
Format : Ebook
Première page
Agatha Raisin commençait à se dire que jamais plus rien ne l’intéresserait. Elle avait adressé à un monastère en France une lettre à l’intention de son ex-mari, James Lacey, qui devait entrer dans les ordres, croyait-elle. Un mois plus tard, elle avait reçu une réponse : la communauté était sans nouvelles de Mr Lacey. Certes, il était parti en promettant de revenir, mais n’avait plus donné signe de vie depuis.
Et voilà, pensa-t-elle avec amertume. James en avait tout simplement eu assez d’elle et il avait utilisé le monastère pour s’affranchir de son mariage. Plus jamais, au grand jamais, elle ne tomberait sous le charme d’un homme, et cela valait notamment pour son voisin, John Armitage. Il lui avait fait des avances et elle l’avait éconduit, vexée qu’il ne professe ni admiration ni amour pour elle. Ils se parlaient de temps en temps, quand ils se rencontraient au village, mais Agatha avait décliné toutes ses invitations à dîner, si bien qu’il avait fini par renoncer.
Quand on apprit qu’Alf Bloxby, le pasteur, allait être assisté par un vicaire, les commentaires se déchaînèrent au village, mais la nouvelle laissa Agatha de marbre. Elle allait régulièrement à l’église par amitié pour la femme du pasteur, considérant cela plus comme un devoir que comme une source d’élévation morale. Et toujours par amitié pour Mrs Bloxby, elle se sentait obligée d’assister aux réunions de la Société des dames de Carsely, où les femmes du village discutaient des derniers projets de levées de fonds. Par une chaude soirée d’août, Agatha prit le chemin du presbytère avec des pieds de plomb. Une Agatha bien changée : aucun maquillage, de confortables sandales plates et une robe ample en coton.
La réunion se tenait dans le jardin des Bloxby. Miss Simms, la secrétaire de la Société, lut le procès-verbal de la réunion précédente. Agatha écoutait d’une oreille distraite, l’œil rivé sur les talons aiguilles de la secrétaire qui s’enfonçaient dangereusement dans l’herbe.
Mrs Bloxby avait récemment été élue présidente. Après que le thé et les gâteaux eurent circulé, elle s’adressa au groupe : « Comme vous le savez, mesdames, notre nouveau vicaire arrivera la semaine prochaine. Il s’appelle Tristan Delon, et je suis sûre que nous lui réserverons un accueil chaleureux. Nous aurons une réception ici le mercredi suivant. Tout le village a été invité.
– Ça ne va pas faire beaucoup de monde ? » demanda miss Jellop, une maigrichonne d’âge mûr, à la voix zozotante et aux gros yeux saillants.
« Elle ressemble à un lapin atteint de myxomatose », pensa Agatha.
« Je ne crois pas que cela suscitera un tel intérêt, répondit Mrs Bloxby d’un ton désenchanté. La fréquentation des églises s’est raréfiée par les temps qui courent. »
Avec un certain cynisme, Agatha conclut, elle, que la perspective de manger et boire gratis allait attirer les foules. Elle faillit le dire, mais se sentit envahie par une grande lassitude. Quelle importance ? Elle n’irait pas. Elle revenait de Londres, où elle avait accepté un travail de communication en free-lance pour la promotion d’un nouveau savon appelé Santé Mystique, à base d’herbes chinoises – en principe. Tiquant sur le nom, elle avait objecté qu’en achetant des savons, les gens recherchaient plus le cocooning que la prophylaxie, mais les fabricants n’avaient rien voulu savoir. Il fallait qu’elle retourne à Londres pour le cocktail de lancement et elle avait l’intention de rester une semaine pour faire les magasins.
Lu : Non
Chronique : Non
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