Quand Mme Shepherd se rend à l’Agence de recherche des Vallons,
convaincue que quelqu’un cherche à la tuer, Samson O’Brien, détective
privé, met cela sur le compte des divagations d’une vieille dame un peu
sénile. Pourtant, après une série de curieux incidents à la maison de
retraite de Fellside Court, il en vient à se demander si, finalement, il
n’aurait pas dû la prendre plus au sérieux…
Alors que les fêtes de Noël approchent, Samson se lance dans une enquête
complexe, qui lui demandera de renouer avec les habitants de
Bruntcliffe – les mêmes qu’il a fuis une dizaine d’années auparavant. Et
qui mieux que la tempétueuse Delilah Metcalfe, propriétaire de l’Agence
de rencontre des Vallons, peut l’aider à regagner leur confiance ?
Ensemble, Samson et Delilah vont devoir coopérer pour déjouer les
menaces qui planent sur les personnes âgées de la région. Avant qu’il ne
soit trop tard…
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Série : Les Détectives du Yorkshire - Tome 2
Éditeur : Robert Laffont
Date parution : 14/06/2018
Format : Ebook
Première page
— Elle essaie de me tuer !
Au désespoir, Samson O'Brien résista à la tentation de se prendre la tête dans les mains. Les jointures blanchies par l'effort, il resserra sa prise sur son stylo à bille et sourit à la vieille dame assise face à lui.
— Madame Shepherd, commença-t-il, je ne crois pas que...
— Mais si ! J'en suis sûre, le coupa-t-elle. Je l'ai vue, vous comprenez. Et maintenant, elle veut que je disparaisse.
Il fit une nouvelle tentative :
— Madame Shepherd, vous ne pouvez pas accuser quelqu'un comme ça, sans...
Deux mains frêles chassèrent les objections du détective.
— Sans preuves ? s'exclama la vieille dame. Mais c'est à vous de les trouver, ces preuves ! C'est la raison pour laquelle je veux vous engager, jeune homme.
Son doux visage encadré de boucles blanches se fendit d'un sourire et elle se pencha vers lui.
— Vous m'avez été chaudement recommandé. On m'a raconté ce qui s'était passé à High Laithe. Quelle horreur ! Tous ces morts... Et l'incendie ! Pauvre Lucy ! Avoir à subir tout ça alors qu'elle a déjà connu tant de malheurs. Oh, et j'ai aussi entendu parler de vous en boxer...
Derrière ses lunettes, les yeux délavés d'Alice Shepherd devinrent rêveurs. En même temps, son sourire s'élargit d'un cran. Samson sentit ses joues le picoter.
Cette journée s'annonçait mal.
Quelle belle matinée ! On ne pouvait pas rêver mieux. Delilah Metcalfe arriva en haut de la colline, son souffle saccadé ponctuant l'air de décembre. Les poumons en feu, elle s'arrêta, se pencha et, les mains sur les cuisses, embrassa du regard le panorama qui s'étendait devant elle : le lac de Malhalm Tarn, d'un bleu étincelant sous le soleil qui émergeait de l'horizon, et au loin la masse sombre du Darnbrook Fell qui dominait la lande rougeâtre. L'azur du ciel semblait annoncer la chute des températures à venir.
Une masse chaude vint se coller à sa jambe gauche.
— Comment ça va, mon vieux ? Pas trop dur pour toi ?
Elle se pencha pour tapoter la tête grise de son braque de Weimar. Calimero s'appuya sur elle en haletant légèrement. Il
avait bien couru, surtout vu les circonstances.
Après tout, cela faisait à peine un mois qu'il avait été poignardé.
Elle essayait de ne pas y penser. De ne pas penser à l'incendie du mobile home de sa belle-sœur Lucy, aux pauvres gens qui avaient été assassinés, à sa course éperdue à la poursuite du tueur. Elle prit une profonde inspiration et reporta son attention sur le lac de montagne. C'était du passé.
Et Calimero pouvait de nouveau courir à ses côtés.
— On va y aller plus doucement pour rentrer chez nous, hein ?
Le chien la regarda solennellement de ses yeux d'ambre, brillants, sans manifester le moindre inconfort. Herriot, le vétérinaire, avait décrété qu'il était rétabli et pouvait reprendre ses balades, mais Delilah avait hésité longtemps avant de l'emmener à nouveau dans les collines avec elle. Ce n'était pourtant pas faute de le vouloir. Sortir tous les matins sans son compagnon, sans cette grande ombre grise qui s'étirait devant elle et l'incitait à se surpasser avait été une torture.
Et ça avait été une égale torture de rentrer, après une course solitaire, dans son cottage perché sur la colline de Bruncliffe pour retrouver son chien qui l'attendait anxieusement à l'intérieur. Généralement près d'un tas de confettis, vestiges d'un coussin, d'une chaussure ou autre bricole qu'elle avait imprudemment laissée à sa portée en son absence.
Lu : Oui
Chronique : Non
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