1919. Louisa Cannon rêve d'échapper à sa vie misérable à Londres, mais
surtout à son oncle, un homme dangereux. Par miracle, on lui propose un
emploi de domestique au service de la famille Mitford qui vit à Asthall
Manor, dans la campagne de l'Oxfordshire. Là, elle devient bonne
d'enfants, chaperon et confidente des sœurs Mitford, en particulier de
Nancy, l'aînée, une jeune fille pétillante à l'esprit romanesque. Mais
voilà qu'un crime odieux est commis : une infirmière, Florence
Nightingale Shore, est assassinée en plein jour à bord d'un train.
Louisa et Nancy se retrouvent bientôt embarquées dans cette sombre
affaire. S'inspirant d'un fait réel (le meurtre de Florence Nightingale
Shore encore non élucidé à ce jour), ce roman captivant nous emmène dans
l'Angleterre de l'entre-deux-guerres, des milieux défavorisés aux
fastes de la High Society, à travers les déboires de Louisa, jeune
servante d'origine modeste, et la soif d'aventure de Nancy, jeune
aristocrate effrontée, toutes deux devenues complices et bien décidées à
trouver l'assassin du train...
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Série : Les Sœurs Mitford - Tome 1
Éditeur : Le Masque
Date parution : 16/05/2018
Format : Ebook
Première page
PROLOGUE
12 janvier 1920
Florence Shore arriva à Victoria Station à 14 h 45. Pour elle,
c’était du luxe d’avoir fait tout le trajet en taxi depuis Hammersmith, mais
elle trouvait qu’elle le méritait bien. Et puis ce style d’arrivée
s’accordait au nouveau manteau de fourrure qu’elle s’était offert pour son
anniversaire. Elle l’avait porté la veille pour la première fois afin
d’impressionner sa tante, la baronne Farina, qui l’avait invitée à prendre
le thé chez elle et s’était excusée de n’avoir à lui proposer que des
biscuits au gingembre.
Florence se trouvait donc en cette même gare seulement vingt
heures plus tôt, au retour de la visite qu’elle avait rendue à sa parente de
Tonbridge, et voilà qu’aujourd’hui, elle suivrait le même itinéraire ou
presque jusqu’à St Leonards-on-Sea, où sa chère amie Rosa Peal habitait,
au-dessus d’un salon de thé. En plus de l’anniversaire et du manteau de
fourrure, Florence avait une autre bonne raison pour justifier le trajet en
taxi, car elle se voyait mal traverser la ville en montant successivement
dans deux bus différents, chargée comme elle était de ses nombreux bagages :
une mallette, une grosse valise, un nécessaire de toilette, un parapluie et
un sac à main.
D’ailleurs, depuis deux mois qu’elle était démobilisée, elle
s’était montrée très raisonnable question dépenses. Or elle avait hérité de l’argent de
sa sœur cinq ans plus tôt, auquel s’ajoutaient ses propres économies.
C’était donc tranché.
Florence héla un porteur. Il aurait droit à un bon
pourboire, s’il portait ses bagages sans rechigner. « Quai 9, en troisième
classe, s’il vous plaît », lui précisa-t-elle, car il y avait tout de même
des limites à son sens du confort.
Libérée de ses bagages, Florence rajusta sa toque en fourrure
et secoua sa longue jupe. La mode d’avant-guerre convenait mieux à sa
silhouette. Certes, elle aurait aimé se passer de corset, mais impossible de
s’y faire : la seule fois où elle était sortie sans cette armature, elle
avait eu l’impression de s’exhiber toute nue dans la rue. Selon un rituel
bien établi, elle tapota son sac à main, empoigna son parapluie en guise de
canne, et avança d’un pas presque martial vers les guichets. Elle n’avait
pas de temps à perdre.
Lu : Non
Chronique : Non
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