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UNE BALLE DE COLT DERRIERE L'OREILLE

À la mort de Bruneau, son beau-père, Antoine hérite d'un coffre contenant un Colt 45 et une balle enroulés dans B une peau de chamois, une liste de onze noms ainsi qu'une phrase énigmatique griffonnées sur un carnet à spirales. Mais que faire de tout cela ?
Au cours d'une enquête troublante, qui le plonge dans le passé méconnu de Bruneau, Antoine découvre que toutes les pistes conduisent au plus célèbre des soldats blancs d'Hô Chi Minh : Georges Boudarel. Pourquoi ce communiste zélé, ancien élève des Maristes, a-t-il trahi son pays pour devenir l'un des plus cruels tortionnaires des camps viêtminh ?
Comment l'amitié et l'espérance peuvent-elles résister à la barbarie au plus profond des cercles de l'enfer ?
Au fil de ses rencontres, Antoine nous entraîne des bords paisibles de la Manche jusqu'aux camps vietnamiens. Il renoue les fils entre deux générations et deux époques.

Ce roman d'initiation et d'aventure ranime des pages brûlantes de notre histoire.

Auteur : Frank Lanot
Série :
Éditeur : Le Passeur
Date parution : 08/01/2018
Format : Papier
Première page
Je n'ai jamais aimé les militaires. Trop de mâchoire. Pas assez de cervelle. Ce jour là, pourtant, j'ai été servi. D'abord, la pluie. Une espèce de sale pluie crachineuse, obstinée. Et la boue. Dans l'allée principale du cimetière, au début il y avait encore des graviers. Et puis les graviers se sont clairsemés, et la boue a pris ses quartiers, au point d'occuper tout le terrain. Devant le trou creusé de frais, avec les piétinements accumulés, c'est la boue qui gagnait.
Combien étaient ils ? Une vingtaine, guère plus. Vieux, blanchis, évidemment, après toutes ces années. Mido me serrait fort, comme si elle se raccrochait à mon bras, de peur de tomber. Elle me regardait, un vague sourire, et ce mouvement des lèvres, toujours le même, quand elle s'efforce de ne pas pleurer.
La messe avait duré. J'aime plutôt les messes courtes. Ce jour là, j'ai été servi : version longue. Il y avait au bas mot quatre curés pour la dire, la messe longue. Des passages en latin, souvent, ce qui ne rajeunissait personne. Et des chants. Des chants comme je n'en avais jamais entendu. Inconnus au bataillon. Des chants éprouvants, qui vous mettaient la mort en scène, à faire frissonner les plus résistant.
L'église était toute petite et le paraissait plus encore avec tous ces pardessus et ces manteaux sombre, piquetés de Légion d'honneur. Je n'avais jamais vu autant de boutonnières décotées. La Légion étrangère avait envoyé six des siens, képi blanc, mise impeccable. Jeunes, la nuque rase comme un genou, le menton carré, exactement semblables aux images des affiches invitantes qu'on voit entre Orange et Aubagne.
Une maigre lumière tombait des verrières grises, par quoi on avait remplacé les vitraux d'antan, explosés dans le fracas du Débarquement allié, en juin 944. Un harmonium arthritique ânonnait quelques vagues cantiques.
Sur le bois sombre du cercueil, on avait déposé le décorations de Bruneau. Les discours se succédaient. Ternes, d'abord, brodant laborieusement sur le thème du travail, du dévouement, de la responsabilité. Bruneau avait fini sa carrière "dans l'industrie" : fabriquer du matériel d'armement, c'est industriel. Et puis se leva un dernier intervenant. Il gagna le micro d'un pas lent et décidé. C'est bien après que je remarquerais une légère claudication. Écharpe noire, bel effet de cachemire, qui mettait en valeur le médaillon de son visage. De fines lunettes cerclées de métal, le cheveu coupé dru. Une belle main, mate, osseuse, posée sur le pupitre. Les phrases étaient simples, et on eût dit que toutes n'avaient d'autre raison d'être que de servir d'écrin à un seul mot : Diên Biên Phu.
Lu : Non
Chronique : Non

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