Le chevalier d'Éon : un nom familier qui a pourtant conservé tout son
mystère. Diplomate, officier, redoutable bretteur, cavalier hors pair ou
femme séduisante, intrigante, habile, émissaire clandestine du roi
Louis XV ? Un homme désirant être femme, une femme virile, un travesti ?
L'énigme du chevalier d'Eon demeure et fascine toujours autant. Être d'exception incapable de se glisser dans le monde figé par les codes sociaux et sexuels de son époque, jamais il ne renoncera à être lui-même.
Auteur : Catherine Hermary Vieille
Série :
Éditeur : Albin Michel
Date parution : 02/05/2018
Format : papier
Première page
Chronique :Non
L'énigme du chevalier d'Eon demeure et fascine toujours autant. Être d'exception incapable de se glisser dans le monde figé par les codes sociaux et sexuels de son époque, jamais il ne renoncera à être lui-même.
Auteur : Catherine Hermary Vieille
Série :
Éditeur : Albin Michel
Date parution : 02/05/2018
Format : papier
Première page
Que pourrais je vous dire ? Que je fus plus heureux durant le quarante neuf années où je vécus en homme que pendant les trente où je fus femme ? Quarante neuf années où il me semblait subir un état qui n'était pas le mien et trente à prendre conscience des exorbitants privilèges accordés aux mâles, même si le bonheur d'être enfin moi même l'emportait sur les sacrifices qu'il fallait consentir.
Dès que j'ai eu l'âge de raisonner, je rejoignais la petite troupe que formaient ma sœur et nos cousines. Leurs bavardages, leurs innocentes coquetteries me charmaient. Nous échangions des propos rieurs et futiles sur les unes et les autres, les animaux qui nous entouraient, des naïvetés sur le monde des fées, des lutins, des sorcières et des ogres qui nous effrayaient la nuit. Les garçons n'abordaient guère ces sujets puérils, leur préférant les batailles, les charges de cavalerie sus à l'ennemi, la meilleure manière de poser des pièges pour attraper renards et jeunes daims dont ils coupaient en riant la patte prisonnière. Je n'étais pas un pleutre, j'aimais à la folie l'équitation, l'escrime où dès mon plus jeune âge je montrai de bonnes dispositions. J'étudiais avec joie l'allemand, l'italien, l'histoire des différents pays d'Europe. Mon père me destinait à l'armée. C'était une résolution indiscutable que jamais je n'ai osé contester. Il aimait me voir manier l'épée, chevaucher des étalons réputés difficiles et ignorait mes apartés avec les fillettes. Peut être mettait il mon plaisir à les rejoindre sur le compte d'un goût précoce pour le beau sexe.
Comme je prenais de l'âge, mes parents décidèrent de m'envoyer au collège des Quatre Nations à Paris, qu'on "évoquait le plus souvent comme le collège Mazarin, pour honorer son fondateur qui avait fait bâtir ce centre du savoir à l'emplacement de la tour de Nesle, célèbre par les débordements de certains de ses occupants.
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