Niamh Macfarlane a créé avec son mari Ruairidh une entreprise de textile
renommée, Ranish Tweed. Alors qu’ils séjournent à Paris, Niamh est
tourmentée par de mauvais pressentiments, l’intuition que son mari la
trompe avec Irina Vetrov, la séduisante et célèbre créatrice de mode.
Oui, à chaque instant, elle a la sensation de perdre un peu plus cet
amour qu’elle croyait destiné à durer toute une vie et pour lequel elle a
tout bravé, à commencer par l’hostilité de sa propre famille. Un soir,
place de la République, l’impensable se produit. Ruairidh meurt sous les
yeux de Niamh dans l’explosion de la voiture d’Irina. Accablée par la
douleur, Niamh ne tarde pas à comprendre qu’elle est la principale
suspecte. Alors que le lieutenant Sylvie Braque progresse dans son
enquête, Niamh sombre dans les souvenirs dévorants de son amour perdu et
de son île Atlantique. Avec la certitude écrasante que quelqu’un
l’observe en secret, prêt à tuer encore.
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Série :
Éditeur : Éditions du Rouergues
Date parution : 02/05/2018
Format : Ebook
Première page
Les dernières heures de leur vie commune se rejouaient à travers un épais brouillard de souvenirs douloureux. Les gens changeaient-ils réellement, ou seulement la perception qu’on en avait ? Et si tel était le cas, pouvait-on dire qu’on les avait jamais réellement connus ?
Dans une relation, le changement s’opère lentement, sans qu’on le remarque tout de suite. Comme le passage du printemps à l’été, ou de l’été à l’automne. Soudain l’hiver est là, et on s’étonne d’avoir pu se laisser surprendre aussi vite.
Ce n’était pas encore l’hiver. Leur relation ne s’était pas refroidie à ce point. Mais sa fraîcheur semblait annoncer l’arrivée imminente d’un air polaire. Tandis qu’ils avançaient
avec le flot de la foule quittant le parc des expositions, Niamh frissonna bien que cette journée de septembre fût encore très douce. Seule la lumière pâlissante trahissait le changement de saison.
Le RER traversait dans un bruit de ferraille les banlieues nord-est de Paris. Villepinte, Sevran-Beaudottes, Aulnay-sous-Bois ; personne ne montait ni ne descendait. Debout au milieu des corps qui se pressaient autour d’elle, Niamh se sentait mal à l’aise. Haleines aigres chargées d’ail, tissus synthétiques imprégnés de sueur, parfums éventés, cheveux fixés au gel. Elle essayait de retenir sa respiration. Pour éviter de perdre l’équilibre chaque fois que le train freinait et accélérait, à l’entrée et à la sortie des stations, elle serrait la barre chromée si fort que les jointures de ses doigts en devenaient blanches.
Ruairidh était pris en sandwich entre un grand type à la figure orange, aux sourcils et aux lèvres maquillés, et une fille tatouée sur toute la surface visible de sa peau – ses cheveux teints en noir et ses piercings faisaient un peu démodés. Gothique. Rétro. Niamh vit Ruairidh enfoncer tant bien que mal la main dans sa poche pour en extraire son iPhone. L’écran allumé se refléta brièvement sur son visage ; un froncement de sourcils creusa une ride entre ses yeux. Il resta un long moment concentré sur son téléphone avant de jeter un coup d’œil soudain gêné à Niamh et de le remettre dans sa poche.
Lu : Non
Chronique : Non
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