– Voilà un moment que je t’observe. Tu es insensé. L’éternité à laquelle
tu aspires, tu ne la trouveras jamais. Abandonne! Ta quête est vouée à
l’échec.
– Non! Je refuse que mon corps redevienne poussière. Non! Je veux continuer à contempler la lumière, je veux encore m’enivrer des splendeurs de la vie! Je veux vivre!
Alors le vieux sage murmura :
– Très bien, je vais te révéler un secret. Il existe une plante. Une plante qui vit ici, au fond des eaux. Elle a des reflets argentés. Si l’on ne prend pas garde, elle écorche les mains comme fait la rose. Si tu parviens à la trouver, alors mange-la et tu obtiendras la vie éternelle.
Entre légende et vérité, Le Royaume des Deux-Mers est un fabuleux voyage initiatique qui nous transporte aux confins de l’une des plus anciennes civilisations du monde : Dilmoun. Dilmoun, le «pays où le soleil se lève», Dilmoun où, d’après la tradition sumérienne, résidait le seul survivant du Déluge. Dilmoun, le jardin d’Éden.
– Non! Je refuse que mon corps redevienne poussière. Non! Je veux continuer à contempler la lumière, je veux encore m’enivrer des splendeurs de la vie! Je veux vivre!
Alors le vieux sage murmura :
– Très bien, je vais te révéler un secret. Il existe une plante. Une plante qui vit ici, au fond des eaux. Elle a des reflets argentés. Si l’on ne prend pas garde, elle écorche les mains comme fait la rose. Si tu parviens à la trouver, alors mange-la et tu obtiendras la vie éternelle.
Entre légende et vérité, Le Royaume des Deux-Mers est un fabuleux voyage initiatique qui nous transporte aux confins de l’une des plus anciennes civilisations du monde : Dilmoun. Dilmoun, le «pays où le soleil se lève», Dilmoun où, d’après la tradition sumérienne, résidait le seul survivant du Déluge. Dilmoun, le jardin d’Éden.
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Série :
Éditeur : Denoël
Date parution : 03/05/2018
Format : Ebook
Première page
Prologue
Le pays de Dilmoun était splendide.
Le pays de Dilmoun était resplendissant.
Le pays de Dilmoun était vierge, immaculé, immobile.
Face à la mer se tenait Enki, le dieu des eaux souterraines, auprès de son épouse Ninhursag, la déesse mère.
À Dilmoun, aucun corbeau ne croassait, aucun oiseau ne chuchotait. Aucun lion ne se jetait sur sa proie, aucun loup n’emportait un agneau. Inconnu était le chien sauvage dévoreur de chevreaux, inconnu le cochon mangeur de grains. Une veuve avait-elle étalé du malt sur le toit ? Aucun oiseau du ciel ne le picorait. Aucun malade des yeux ne disait : « J’ai mal aux yeux ! », ni aucun malade de la tête : « J’ai mal à la tête. » Aucune vieille femme là-bas ne gémissait : « Je suis vieille ! » Ni aucun vieillard : « Je suis vieux ! » Aucune jeune fille, aucun jeune homme ne se baignait, nul ne répandait ses eaux impures dans la cité. Aucun héraut ne faisait sa ronde dans les régions frontières dont il avait la charge. Aucun homme ne se lamentait aux abords de la ville.
Le pays de Dilmoun était vierge, le pays de Dilmoun était immaculé.
Alors, Ninhursag se tourna vers Enki et lui dit :
— Mon bien-aimé, tu m’as offert un pays, mais à quoi me sert ton présent ? Il manque l’eau douce, indispensable aux animaux, aux hommes et aux plantes. Il n’existe ni quai ni rivière. Que puis-je faire de ton don ?
Enki sourit, leva son visage vers le ciel et clama d’une voix forte :
— J’ordonne que les puits d’eau saumâtre deviennent des puits d’eau douce et que les terres arides s’abreuvent des sources d’abondance ! Que les sillons produisent de l’orge ! Que Dilmoun devienne le quai du pays. Puisse le pays de Tukris lui livrer de l’or de Haralli et du lapis-lazuli. Puisse le pays de Meluhha lui faire parvenir sur de grands bateaux de la cornaline, du bois et de beaux arbres. Puisse le pays de Marhasi lui accorder des pierres précieuses et de la turquoise. Puisse le pays de Magan lui livrer du cuivre dur et résistant, de la diorite, des marteaux et des enclumes de pierre ! Puisse le pays de l’Élam lui livrer de la laine de choix. Puisse le sanctuaire d’Ur, siège de la royauté, lui apporter du blé, de l’huile de sésame et d’immenses et belles étoffes. Puisse l’abondance de la vaste mer venir à Dilmoun. Que les terres de la Tente lui offrent de fines laines multicolores. Ainsi, les demeures de Dilmoun seront d’agréables demeures. Son orge sera de l’orge fin. Ses dattes seront de grosses dattes et ses moissons seront triples.
À peine Enki eut-il prononcé ces mots que sous un soleil flamboyant, celui du début du monde, des sources jaillirent du ventre de la terre, et le pays de Dilmoun assoiffé but à leurs lèvres. Des terres arides se transformèrent en un éblouissant jardin, triomphant, majestueux et royal.
Dilmoun était né.
Lu : Non
Chronique : Non
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